Phobie sociale, anxiété sociale et trouble de la personnalité évitante

Je souhaite vous informer d'un changement à venir, cette année, dans le monde de la psychiatrie : la publication du DSM-5.

DSM-4 fournit aujourd'hui, entre autres, les définitions de référence de la phobie sociale et du trouble de la personnalité évitante... Figurez-vous que ça va changer ! Il faudra donc modifier les définitions affichées sur le site.

J'ai appris cela dans un dossier d'une trentaine de pages dans la revue science et pseudo-science (n°303 -janvier 2013), publiée par l'Association Française pour l'Information Scientifique (AFIS). (Je suis peut-être le seul à lire ça à des km à la rondes dans ma campagne. ) Rien pourtant sur la PS. Par contre, on donne des indications sur les importants changements de la classification des troubles de la personnalité. Le dossier traite principalement des mesures, évaluations et surtout des classifications en psychiatries. La psychanalyse et "l'exception française" en matière de classification sont prises pour cibles.

à lire pour prendre du recul sur "l'étiquette" phobie sociale et mieux comprendre ce que ce genre de catégorie signifie.


Dossier. La santé mentale est-elle évaluable ? - p18-49

• La souffrance psychique est bel est bien évaluable et mesurable (Franck Ramus) - p19
  Utilité et dangers des catégorisations psychopathologiques (Jacques Van Rillaer) - p26
  Classifications internationales des troubles mentaux : vraies limites et faux problèmes (Franck Ramus) - p32
  L'autisme d'un DSM à l'autre (Baudouin Forgeot d'Arc) - p39
  Vers le DSM-5 : la classification des troubles de la personnalité (Jean Cottraux) - p45

Le SDM-IV (comme les vrsions précédentes d'ailleurs) classe effectivement les troubles psychiatriques selon des catégories. Une personne reçoit le diagnostic si elle correspond à qq critères établis.
Ca facilite l'évaluation et donc la prise en charge...

Maintenant... Se colle une étiquette qui le veut bien! Je reconnais que intuitivement, c'est ce que ca implique. Si les gens sont rangés dans des cases ils enporteront l'étiquette.

MAIS, on sait très bien qu'un diagnostic n'est pas figé. Ce n'est pas parce qu'on a un diagnostic qu'il va nous suivre à vie. dès lors ce n'est pas parce qu'on classe qu'on doit se sentir forcé de porter cette étiquette.

A côté de ca, le DSM-V se base non plus sur une approche diagnostique mais sur une approche par processus. Il s'agit d'évaluer quels processus pathologiques sont présents pour faire un travail non plus sur un trouble mais sur un processus.

Des exemples de processus pourrait e^tre l'évitement, la rumination, l'impulsivité...

C'est une autre approche, mais pour moi elles ne s'opposent pas mais elles peuvent se compéter.
Parce que l'approche diagnostique reste malgré tout plus rigoureuse: diagnostiquer selon des critères précis (qu'il faudrait revoir et corriger...) mais quand même c'est plus facile d'avoir un accord là-dessus.
Mais, l'approche apr processus peut apporter aussi...

Bref, j'ai quand même envie de dire: que notre problème s'appelle phobie sociale ou que l'on nous dise que nous avons mis en place un processus pathologique fondé sur l'évitement... Qu'est-ce que ca change?
Au final votre problème qu'il s'appelle phobie sociale ou pas est toujours là... Et même si on ne l'appelle plus phobie sociale il ne disparaît pas et il faut bien trouber des maières de le résoudre...
La vision change au niveau théorique mais en pratique ca change peu de choses surtout pour les personnes qui vivent leurs difficultés.

Soyons optimistes : le changement de classification est censé refléter un certain progrès scientifique dans ce domaine. Pas besoin de justifier l'évolution en disant que DSM 4 et 5 se "complètent". Si DSM 5 décrit mieux la réalité et s'avère plus efficace, oublions le DSM 4 ! C'est ce qu'on a fait avec les précédentes versions.

En tout cas, espérons que cela fasse progresser les pratiques médicales et thérapeutiques.

Le progrès scientifique est relatif. Ce n'est pas comme si d'un coup on allait oublier la précédente. Je doute fort que les psys qui utilisent le dsm 4 le lâchent dd'un coup.

Un truc aussi qui fait que le diagnostic ne va pas être laissé tomber de sitôt: pour le côté administratif mutuelles ou autre t'as besoin d'un bilan qui te sorte un diagnostic donc ca va devoir être adapté aussi.

Et, si les autres versions du dsm précédant le 4 ont pu facilement être remplacées, c'est que le principe restait le meme il s'agissait de diagnostics, sauf que les critères ont été modifiés, des diagnostics ajoutés ou supprimés.

C'est pour ca que, à mon sens, ca se complète, parce que ca offre des points de vue différents qui ont chacun leur avantages et leurs faiblesses.

C'est une histoire de théorie en fin de compte parce qu'au niveau pratique, de toutes façons les méthodes validées le resteront.

Quant au fait que cela pourrait donner lieu à de nouvelles thérapeutiques, ca, ca serait bien sûr l'idéal

lologm a écrit : publiée par l'Association Française pour l'Information Scientifique (AFIS). (Je suis peut-être le seul à lire ça à des km à la rondes dans ma campagne. ) Rien pourtant sur la PS.

Je cite cette association dans plein de mes posts. Je ne suis pas convaincue cependant que qui que ce soit les suive... C'est bien dommage, l'afis fait un super boulot.
J'adore leur dossier sur la psychanalyse et l'homéopathie d'ailleurs

Dossier. La santé mentale est-elle évaluable ? - p18-49

• La souffrance psychique est bel est bien évaluable et mesurable (Franck Ramus) - p19
  Utilité et dangers des catégorisations psychopathologiques (Jacques Van Rillaer) - p26
  Classifications internationales des troubles mentaux : vraies limites et faux problèmes (Franck Ramus) - p32
  L'autisme d'un DSM à l'autre (Baudouin Forgeot d'Arc) - p39
  Vers le DSM-5 : la classification des troubles de la personnalité (Jean Cottraux) - p45

je conseille à propos "évaluation" également d'écouter un podcast génial de Nicolas Gauvrit http://scepticismescientifique.blogspot ... n-des.html

Et à propos DSM V, la seule chose que je trouve potentiellement utile à dire est qu'il ne fait pas l'unanimité auprès des TCCistes du tout, j'en ai entendu parler un peu comme iris le fait : quelque chose qui ne remplace pas ce qui a été fait.

Je poste sur un sujet proche : la psychologie scientifique et non-scientifique, le rôle des média et le fonctionnement de la publication scientifique.
Entrevue avec Franck Ramus sur le blog (belge) "Scepticisme Scientifique" : http://pangolia.com/blog/?p=1585

Merci à vous, Sib, lologm et cagliostro ; pour nous avoir fait partager vos liens.