Témoignage
de Céline.
Bonjour
tout le monde,
Je
vais vous raconter l'histoire de ma maladie, car la phobie sociale
est une maladie, une maladie horrible encore beaucoup trop soumissionnée
par le tabou.
Tout
a commencé lorsque ma famille d'accueil a décidé
de déménager. Là j'ai perdu tout mes amis,
mes repères, mes racines, j'avais 12 ans... Je suis alors
rentrée dans une nouvelle école avec de nouveaux petits
camarades.
Un
jour alors que nous étions dans la salle de classe en train
de suivre un cours quelconque, j'ai commencé à me
sentir très mal à l'aise, mes mains se sont mises
à transpirer, mon coeur battait tellement que je croyais
qu'il allait exploser, une énorme chaleur m'envahissait,
et une peur, une peur inavouée me faisait trembler de partout...
Les premiers symptômes commençaient...
Plus
les jours passaient et plus j'avais peur d'aller à l'école,
peur d'avoir peur. Un matin j'étais tellement terrifiée
que je n'ai pas été à l'école, je me
suis réfugiée chez mon père qui est décédé
à ce jour.
Bien
sûr l'école avait téléphoné à
ma famille d'accueil, tout le monde croyait que j'avais fait une
fugue jusqu'à que mon père les préviennent.
En sortant de l'école obligatoire j'ai fait un apprentissage
de gestionnaire de vente et là encore une fois l'idée
d'aller aux cours me terrorisait.
Je
courbais, et je déchirais les lettres qui étaient
envoyées à mon patron d’apprentissage jusqu'à
que l'histoire éclate au grand jour et que je me fasse renvoyer.
Ma
famille d'accueil pensait que je n'était qu'une petite ingrate
qui ne voulait rien faire, mais comment aurais-je pû leur
faire comprendre que c'était ma maladie qui m'empêchait
de faire cet apprentissage ?!
Puis
un jour je suis partie de cette famille et j'ai commencé
un travail comme serveuse. Là encore, plus le temps passait plus
la maladie empirait. Jusque là je ne comprenait pas que c'était
une maladie. Jusqu'à que je visionne une émission
sur la phobie sociale.
J'ai
alors entrepris plusieurs traitements médicamenteux.
Je peux parfois rester des jours sans sortir, aller acheter du pain
chez le boulanger me fait peur.
A
ce jour j'ai 22 ans et j'aimerais tellement faire tout ce que les
jeunes de mon âge font : aller dans les boîtes, faire
du sport etc... Toutes ces choses me sont totalement exclues. Je
n'ose même pas aller à un repas de famille.
Celle
de mon copain croient que je ne veux pas y aller et me regardent
d'un sale oeil, mais ce n'est pas que je ne veux pas c'est que je
ne peux pas...
Cela
fait 4 ans que je suis des traitements et je ne vois toujours pas le
bout du tunnel, mais l'important est de toujours lutter, tout arrive
pour celui qui sait attendre.
Je
souhaite à tous les malades de la phobie sociale de tenir
bon et de s'en sortir.
De tout coeur !
Céline, 22 ans.
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