phobie sociale

Témoignage de C.

Bonjour,
 
J'ai été touchée par tous les témoignages de ce site et je me suis reconnue dans bien des cas. J'ai bientôt 30 ans, et je viens d'identifier que je suis victime de phobie sociale, avec depuis 10 mois des attaques de panique.
 
Cela n'a pas été facile de mettre le doigt sur le nom de cette maladie. En effet, depuis l'âge de 18 ans, beaucoup d'indices auraient pu me mettre sur la voie : peur de vomir mon repas avec des clients à table (je démarrais une carrière en tant que commerciale), peur d'être jugée sur la qualité de mon travail, rougeur et transpiration lors de rendez-vous professionnels, etc ...
 
A l'issue de mes 22 ans, une situation pénible me fit me remettre totalement en question, tant au niveau comportemental que psychologique. Je crois que c'est à ce moment que j'ai perdu pied. J'avais peur d'aller en rendez-vous clientèle car j'avais peur d'avoir une crise d'angoisse. J'avais peur d'avoir des amis, car j'avais peur de leur opinion, j'avais peur de mes relations avec ma hierarchie car je me sentais incompétente ... C'est là que sont apparues les attaques de panique.
 
J'ai arrêté ma carrière commerciale à 26 ans (notez que j'ai tenu bon pendant 4 ans) car je n'arrivais plus à supporter ces crises et il était de plus en plus difficile d'éviter les situations qui les déclenchaient.
 
Aussi je me suis reconvertie dans un autre secteur d'activité, un peu sédentaire, mais manque de bol, j'ai attiré l'attention et me voilà aujourd'hui en train d'encadrer une équipe de 10 personnes. Je ne sais pas comment je me suis laissée entraîner dans cette situation ... L'envie d'avoir l'approbation de mes responsables, envie de prouver que je pouvais y arriver, ...
 
Toujours est-il qu'à ce jour, les crises ont pris le dessus sur moi : j'ai au moins une fois par jour une attaque de panique liée à ma phobie sociale, et je suis épuisée des répercussions que cela à sur ma vie personnelle et sur mon équilibre psychologique. Je gère "au quotidien" et je tente dans la mesure du possible d'éviter les désagréments de cette maladie : peur panique subite, difficulté de répondre à la négative à autrui, fatigue perpétuelle, angoisse du lendemain, crise d'insomnie et j'en passe !
 
Je sais que deux options s'offrent à moi aujourd'hui. Soit je me bats et je rentre dans une logique de suivi psychiatrique avec prise de médicaments adéquate, soit je plaque tout, et je pars à la campagne et je tente de trouver une activité basique. De toutes les façons, je ne pourrais pas continuer comme cela longtemps, cela j'en suis sûre. Grâce au ciel, j'ai un ami adorable qui me "protège" et me "rassure" lorsque mes angoisses sont trop fortes. C'est la seule personne qui me procure un peu de calme et de sérénité.
 
Voilà mon témoignage, témoignage que je vous délivre volontiers, car je pense qu'il faut parler de cette phobie sociale et de ce qui peut en découler. Je ne sais pas ce que réserve l'avenir, mais il ne faut pas baisser les bras et surtout, il NOUS faut garder espoir dans la lutte contre cette maladie.
 
C.

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